dimanche 10 juin 2007

Message de Souleymane en réponse à Jacques

D'abord rappelons les éléments d'échange avec Zakaria et Souleymane au sujet des projets de KANGARE :

Courriel du 05/06/2007 à Zakaria et Souleymane

Bonjour ZAKARIA,
Et merci pour ta réponse si rapide.

J’espère que tu va bien ainsi que ton épouse et tes enfants.

La réunion de notre groupe
LACIM Clermont- Ferrand Champfleury de mardi dernier s’est très bien passée. Le projet de lettre au comité de Kangaré que je t’avais soumis pour avis a été approuvé et va maintenant être envoyé au village et à tous ses destinataires (dont toi bien sûr).
Cela signifie que notre groupe, sans préjuger des disponibilités financières qu’il aura réussi à réunir, accepte de s’engager dans le soutien d’une activité de maraîchage pour les femmes.

Un tel projet ne consiste pas seulement dans l’investissement que nous pourrions apporter pour sa réalisation (financement du grillage et de sa pose, financement des puits nécessaires, financement d’un technicien agronome pour accompagner la première année les femmes dans cette activité rémunératrice).
Il y a plusieurs préalables dont il faut s’assurer la mise en œuvre :

-D’abord il faut disposer d’un terrain de 1 ha, peu éloigné du village et dont les caractéristiques du point de vue agronomique soient bonnes. En effet les femmes devront assurer un arrosage chaque jour et il ne faut pas qu’elles passent du temps à se rendre sur le terrain. D’où sa proximité indispensable.

-Il faut constituer un groupement de femmes (de 80 à 100 pour un espace de 1 Ha) motivées, ayant une forte cohésion sociale au départ (celle-ci se renforcera au fur et à mesure du développement de l’activité) et capable de régler tous les problèmes de répartition des parcelles, de règlement intérieur de l’espace maraîcher, de collecte d’une partie des revenus (bénéfices) pour assurer la maintenance de la clôture et des puits, pourvoir à l’achat des graines, etc.…

-Il faut aussi s’assurer de leurs capacités à gérer, compte tenu de ce que je viens de décrire ci-dessus.

-Il faut pouvoir être assisté sur place par un partenaire spécialisé dans la réalisation de telles activités maraîchères, je veux parler d’une association ou ONG Burkinabé comme par exemple le Groupement NAAM (de la FNGN) ou encore l’association de Kongoussi, ADSN, où SOULEYMANE s’est impliqué.

Tout cela suppose certainement aussi que les femmes bénéficient d’une session d’alphabétisation avant de se lancer dans l’aventure. Car c’est à cette condition qu’elles pourront mener à bien une telle activité relativement complexe.

Le résultat d’un tel projet est que le retour sur investissement est formidable et qu’en très peu de temps les revenus tirés de cette activité de maraîchage seront très conséquents.

Non seulement les produits récoltés dans le jardin fourniront une meilleure alimentation aux villageois mais la commercialisation d’une partie de la récolte fournira des revenus susceptible d’améliorer la vie au quotidien des familles. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles il faut confier cette activité aux femmes me semble-t-il !

Donc à vous de jouer pour préparer un tel parcours conduisant à la réalisation matériel de l’espace maraîcher.

Le coût de l’investissement global est assez considérable pour une superficie de 1 ha. En effet l’expérience de LACIM en la matière au MALI nous permet de l’estimer à 10.000 € soit 6.559.000 Fcfa.

Mais une participation importante de la population pour le creusement des 4 puits devrait permettre de faire descendre ce coût. L’eau étant à une faible profondeur à Kangaré.

Voilà les réflexions que je peux faire pour le moment sur le sujet et que je soumets à tous pour recueillir vos contributions.
J’espère que vous avez bien élu vos députés au Burkina. Comment se présente la représentation nationale ? Y-a-t-il une opposition ?
A bientôt.
Amitiés

Jacques

La réponse de Zakaria est publiée dans le message précédent.
Et voici la réponse de Souleymane
datée du 10/06/2007 : (que vous pouvez aussi télécharger en cliquant ici)

salut Jacques!
j'espère que vous vous portez bien ainsi que vos petits enfants. avec les renouvellements des leaders politiques tant en France qu'au Burkina j'espère qu'il y aura un changement positif de politique en matière de partenariat et de développement. a propos des africains peut être SARKOZY mettra de l'eau dans son vin.
je vais aussi mieux pour parler de ma santé qui me préoccupe beaucoup et je multiplie les consultations chez les médecins spécialistes ainsi que les traitements. j'ose espérer que je pourrai vaincre ce mal, oesophagite due à une hernie hiatale. seulement ici les médecins expérimentés sont difficilement accessibles et je suis contraint de me référer aux jeunes souvent peu expérimentés. telles sont aussi les réalités du sous développement. les secteurs sensibles comme celui de la santé doit retenir plus l'attention des décideurs politiques locaux et les partenaires au développement des pays en développement comme le notre mais dans les faits il y a une manque de volonté politique.
aussi suis- je persuadé qu'aucun plan sanitaire pour une population ne peut être efficace même si elle bénéficie de l'aide que s'il y a des initiatives visant à augmenter les revenus des populations cibles. je veux dire faire en sorte que les populations prennent en charge leur propre développement. c'est en cela que l'aide et l'assistance technique des partenaires révèle leur importance. cette aide doit viser un objectif de développement endogène qui dispensera les populations de l'aide. et comme le dit le président Thomas SANKARA "l'aide doit nous aider à assassiner l'aide".
dans une telle logique les projets comme le maraîchage, pour les habitants de kagaré sont une idée originale et sa mise en oeuvre retient aussi notre attention particulière pour garantir sa réussite.
voilà aussi un de vos choix de soutien qui traduit un investissement concret pour accélération de l'amorce d'un développement humain durable à kangaré.
pour la mise en oeuvre de cette cette activité et comme vous l'avez suggérer j'ai rencontré le maire de la commune rurale de Rollo qui a ouvertement manifesté son soutien à cette initiative.
sur instruction du comité de jumelage et les ressortissants du village je suis chargé de monter le projet. pour ce faire dans ces jours je dois rencontré les responsables du groupement NAAM à séguénéga ou a ouahigouya pour discuter de l'appui technique. bien sur j'en ai déjà parlé à l'Associatin de kongoussi.
au niveau du village les choses ont démarré car le comité discute pour mettre en place un groupe de femmes solidaires et dynamique. d'autres détails vous seront fournis ultérieurement.
pour l'école PLAN faisait une subvention à hauteur de 1000f par élève. c'était un de leurs programmes qui a pris fin m'a expliqué le coordonnateur de PLAN kongoussi que j'ai rencontré. le souhait à ce niveau est d'avoir une structure relais.
je m'excuse de cette longueur.
vous avez le bonjour de maïmouna et sa mère
toutes mes amitiés et à bientot pour d'autres informations.
souleymane

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