jeudi 11 décembre 2008


















Thomas Sankara DR
16 oct. 2008
L'OPINION DU JOUR • Burkina Faso : l'impossible réconciliation ?
S'il existe une date qui ne fait pas l'unanimité dans l'esprit des Burkinabés, c'est bien celle du 15 octobre. "Elle sépare, divise et fait se dresser deux camps qui se regardent en chiens de faïence, inflexibles, intransigeants et jusqu'au-boutistes. Emmuré dans ses convictions, chacun des camps s'est persuadé que l'histoire lui donnera raison", résume le quotidien burkinabé Le Pays. En effet, le 15 octobre, le Burkina Faso commémore deux événements : l'assassinat du président Thomas Sankara et l'accession au pouvoir de Blaise Compaoré, l'actuel chef de l'Etat. Le premier, enfant terrible de la révolution locale, est encore perçu aujourd'hui comme un héros par des générations d'Africains, qui respectent la mémoire de celui qu'ils considèrent comme le plus exemplaire des dirigeants que l'Afrique a connu, mis à part Nelson Mandela peut-être.

"Une même date, deux célébrations, deux états d'esprit et probablement deux nations. Un immense gâchis, assurément", déplore Le Pays. Le journal estime que, l'année dernière déjà, "on aurait dû saisir l'occasion des 20 ans de l'événement pour sceller une réconciliation vraie dans le cœur des Burkinabés et conduire ainsi la nation vers un pardon sincère, condition sine qua non pour une paix durable. Tel n'a pas été le cas et, aujourd'hui, avec le 21e anniversaire du 15 octobre 1987, s'ouvre un nouveau cycle du même anniversaire, fêté par les uns, pleuré par les autres, la nation toujours divisée en deux par le même fossé, qui, au fil des ans, va s'approfondissant", constate Le Pays. Une attitude que le journal qualifie d'"intransigeance suicidaire", à laquelle le Burkina Faso doit mettre un terme. Pour son salut.

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